Vendredi
12 décembre, les députés Jean Leonetti et Alain Claeys ont rendu leur
rapport sur la fin de vie au Président de la République. Ce dernier a
pris la parole pour donner des gages d’apaisement aux citoyens
vigilants. Des dérives euthanasiques ? Ce serait des chiffons rouges
agités par des opposants trop virulents. Nous autres ces « opposants »
ne demandons pas mieux que de rester au chaud un dimanche de janvier et
d’accorder le bénéfice du doute au président. Cependant 3 raisons nous laissent penser que la vigilance est indispensable et que l’urgence est à la manifestation massive le 25 janvier à Paris.
1. Qui peut croire qu’un Hollande qui dirait « non à l’euthanasie » sera suivi par le Parlement ?
Si
tant est que François Hollande ait pris cet engagement, que
vaudrait-il, alors que le Président n’a pas de prise sur sa majorité en
matière de sujet de société ? Les Verts sont en embuscade : une
proposition de loi réclamant l’euthanasie et le suicide assisté va être
débattue à l’Assemblée le 29 janvier. Les radicaux de gauche, partisans
eux aussi du suicide assisté et de l’euthanasie, ont négocié leur
maintien dans la majorité contre la main mise sur le texte relatif à la
fin de vie. Pour de nombreux autres parlementaires, les jeux ne sont pas
faits : ils pourraient se ranger derrière l’actuelle loi Leonetti s’ils
sentent qu’une libéralisation accrue risque d’embraser l’opinion.
2. Un « non à l’euthanasie » affiché n’est pas un « non à l’euthanasie » appliqué.
Quelles
que soient les déclarations de François Hollande, visant à rassurer, la
France avance vers l’euthanasie. Le même alors candidat à la
présidentielle en faisait l’objet d’une promesse de campagne. Aujourd’hui,
le rapport Claeys-Leonetti utilise des contorsions linguistiques de
nature à faire passer la pilule d’une euthanasie politiquement correcte.
- Créer un « droit à la sédation profonde » qui conduit à la mort. Même
sans injection d’un produit létal, il s’agit là d’un geste
euthanasique, dont le marqueur est la volonté de provoquer la mort (par
le recours à des doses excessives de sédatif antidouleur et
anesthésiant, plus importantes que celles nécessaires à un
endormissement destiné à soulager la souffrance).
- Rendre contraignantes les directives anticipées. Il s’agit là d’une dénaturation de l’acte médical qui par essence ne peut pas être un acte qui tue. Et d’une fausse liberté : présentée
comme l’avènement de l’autonomie des patients, pour la très grande
majorité d’entre eux cette évolution va au contraire générer contrainte,
enfermement et potentiellement stigmatisation.
3. Sur les sujets de société, assez de l’éternel effet domino !
Le
scenario est maintenant tellement connu que l’angélisme en la matière
n’est pas raisonnable. Depuis la légalisation de l’avortement, il y a
exactement 40 ans, en passant par la sélection prénatale, la recherche
sur l’embryon, la PMA, et bientôt la GPA, toutes les réformes relatives
au respect de la vie humaine ont suivi le même chemin, présenté comme la
voie du progrès : après l’invocation de cas particuliers marqués par la
souffrance, une première loi est votée pour autoriser une transgression
au respect de la vie, tout en rassurant l’opinion par l’encadrement de
cette transgression, et son inscription dans un régime d’exception.
Cette exception devient rapidement la règle, puis la transgression finit
par être brandie comme un « droit fondamental ». Les bouleversements
que cette démarche systématique implique s’enchaînent comme des dominos
et font tomber les uns après les autres les repères structurant de la
société protecteurs des vies humaines fragiles.
Le 21 janvier,
commence le débat parlementaire sur la fin de vie. Le 29 janvier un
texte sera examiné pour réclamer l’euthanasie et le suicide assisté.
Entre les deux, une date, un événement pour s’opposer à cette prochaine
étape du dérèglement bioéthique :
Marche Pour La Vie du 25 janvier : faites-vous entendre !
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