vendredi 8 août 2014

Message du patriarche d’Antioche des Grecs-melkites Grégoire III Laham aux musulmans

Article de l'Osservatore Romano du 1er août
Ensemble par le passé et à l’avenir

· Message du patriarche d’Antioche des Grecs-melkites Grégoire III Laham aux musulmans ·

«Chrétiens et musulmans : nous sommes les meilleurs garants les uns des autres». C’est ce qu’écrit Grégoire III Laham, patriarche d’Antioche des Grecs-melkites dans un message adressé « à nos bien-aimés frères musulmans des pays arabes et du monde » diffusé ces jours derniers à l’occasion de la fête d’Eid al-Fitr, qui a conclu le Ramadan. 

«Cette fête — lit-on dans le document du patriarche — arrive dans des circonstances particulièrement difficiles et dramatiques dans le monde et de manière particulière dans nos pays arabes, alors que la bien-aimée Syrie et l’Irak souffrent, la Palestine et Gaza sont blessées, sans parler du Maroc, de l’Egypte, du Yémen et des pays du Golfe. Partout — poursuit le message — le sang coule, la désolation grandit; les lieux de culte, les mosquées comme les églises, sont détruits; les droits sacrés de l’homme sont violés et sa dignité, sa liberté, son honneur sont foulés au pied, menaçant toutes les conquêtes humaines, artistiques et techniques, morales et religieuses de notre culture». 
Le patriarche grec-melkite, attire l’attention sur les origines et l’histoire de la civilisation arabe: «nous l’avons forgée ensemble, chrétiens et musulmans, et nous avons vécu dans le respect réciproque. Surmontant également les nuées de crise qui ont parfois existé, nous avons continué ensemble le chemin de la vie; en vivant ensemble, en construisant ensemble et en grandissant ensemble. C’est en pleine amitié et loyauté — souligne Grégoire III Laham — que nous présentons nos vœux à nos frères musulmans. En pleurant les victimes innocentes, chrétiens et musulmans, femmes et hommes, personnes âgées et jeunes qui meurent chaque jour, en baignant de leur sang les rues, les maisons et les lieux de culte de nos villes et de nos villages. Ils mêlent leur sang, enlacés dans la mort commune, comme ils l’ont été au cours de leur histoire, de leur civilisation, de leur culture».